27 janvier 2007
SOIREE LITTERAIRE DU 9 MARS 2007
CARNETS DE DÉROUTE - Michel MONNEREAU
Prix du 1er roman Salon de Draveil 2006
Mot de l’éditeur :
A tourner dans mon deux-pièces comme un chômeur en cage, je me suis rencontré trois fois dans le miroir ovale qui me vient de maman, puis l'ai retourné contre le mur. Entre les injonctions des Assedic, l'ennui qui croît, les amours qui s'absentent, les petits boulots qui se raréfient, un homme, la cinquantaine, ancien soixante-huitard, entame la rédaction de son journal intime. Sans emploi depuis plusieurs mois, il y dit le temps qui passe, le regard des autres, l'esseulement, l'errance. Avec un humour grinçant et dans une langue acérée, voici le roman d'une dérive et la chronique d'une génération, celle des baby-boomers, comblée puis laminée.
Revue de presse :
Critique de Christine Ferniot – Lire – Février 2006
Ses cravates et ses costumes de marque s'empoussièrent dans la penderie et ses chaussures anglaises ne lui sont d'aucune utilité. Depuis sept ans, Michel est chômeur. Pardon, demandeur d'emploi. Ses anciens collègues l'évitent, ses amis se font aussi rares que ses maîtresses. Alors, la vie s'étire entre les convocations aux Assedic, les lettres de motivation à envoyer, les circulaires de refus à décacheter et les rares rendez-vous qui s'en vont en eau de boudin: «"A cinquante balais, mon vieux, vous aurez du mal à retrouver du boulot! " Le type qui me tenait ce propos avait quinze ans de plus mais il était en poste, lui, retranché derrière son bureau de direction. De l'autre côté de la barrière, il me considérait comme s'il se trouvait protégé par une sorte d'immunité parlementaire. Pour la première fois, j'ai vraiment su que j'avais cinquante ans...» Reste ce journal à tenir comme on s'accroche à sa bouée, ces carnets de déroute qui oscillent entre l'humour noir et la pure dérive. Michel Monnereau est poète et le voilà qui se jette dans une fiction dépassant à peine la réalité, lui faisant juste faire un pas de côté, un pied dans la vie, l'autre dans l'ornière. Dehors, il y a du soleil et des gens qui ont quelque chose à faire. Lui préfère descendre les stores et dormir trois jours: «J'étais bien reposé. A quoi ça sert quand on n'a rien à faire?» Le narrateur aime les calembours, c'est sa politesse du désespoir. Il a vécu Mai 68, cru reconstruire le monde en plus grand, mais c'est lui qui s'est fait refaire. Il regarde ses compagnons de route devenus publicitaires, DRH ou pire encore, et se prendrait à les envier. Car, désormais, ses jours n'ont plus qu'à rétrécir comme les idées et les envies. Michel Monnereau tente de présenter cette vie végétative sous forme de comédie, de plaisanterie qui ne le fait plus rire, mais il a bien appris à mentir. Son journal est une chanson triste, une rengaine hélas trop connue, mais qu'il interprète à sa manière: belle et désespérée.
Publicité
Commentaires
M
T