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Forêt de Sénart Le diagnostic après l'incendie Le diagnostic après <br />
l'incendie <br />
L'événement <br />
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L'INCENDIE de la forêt de Sénart n'est peut-être pas une catastrophe <br />
écologique. C'est, en tout cas, ce que laissent entendre un entomologiste <br />
(spécialiste des insectes) et un ornithologue (spécialiste des oiseaux) <br />
qui ont visité les lieux sinistrés, hier, en compagnie de trois <br />
techniciens de l'Office national des forêts (ONF). En effet, le feu a <br />
permis la régénération du sol, ce qui pourrait provoquer l'arrivée de <br />
nouvelles espèces.<br />
Explications. Soixante-dix hectares ont brûlé sur une surface totale de 3 <br />
500 ha, soit 2 % du massif. Si ce décor lunaire n'est pas des plus <br />
esthétiques, il n'est pas non plus une menace pour l'environnement. « Les <br />
flammes ont tué tous les champignons et autres bactéries qui peuplaient le <br />
sol et qui s'attaquaient à la faune et la flore, souligne Philippe Bruneau <br />
Demiré, entomologiste et membre du Conseil scientifique régional pour la <br />
protection de la nature. Résultat : le sol est devenu vierge de tout <br />
parasite. Certaines nouvelles espèces d'insectes pourront ainsi prospérer. <br />
Comme à Fontainebleau, où l'on a vu, après d'importants incendies dans les <br />
années 1950, apparaître des insectes qui ne vivaient qu'au nord du cercle <br />
polaire. » Les oiseaux ne sont pas non plus les grands perdants de cet <br />
incendie. « Là également, le feu pourrait faire apparaître de nouvelles <br />
espèces, affirme Olivier Claessens, ornithologue. En effet, il existe peu <br />
de clairières dans les forêts d'Ile-de-France et si les arbres morts sont <br />
abattus, cela créera des zones peu boisées et des oiseaux comme l'alouette <br />
lulu qui nichent au sol pourront s'installer. » La visite d'hier <br />
consistait également à définir le type d'étude qui sera mené afin <br />
d'élaborer un schéma d'intervention. « Pour le moment, il est trop tôt <br />
pour affirmer quels arbres sont morts, insiste Claude Lagarde, responsable <br />
de la gestion des milieux naturels à l'ONF. Il faudra attendre le <br />
printemps. Tout dépend si les racines sont touchées ou non. Parmi les <br />
essences touchées, il y a le chêne rouge, le pin sylvestre, le pin laricio <br />
et le bouleau. Quant à la faune, elle ne devrait pas trop pâtir de <br />
l'incendie puisque les animaux pourront trouver leur nourriture dans tout <br />
le reste de la forêt. » Pour l'ONF, ce feu a transformé une partie de <br />
Sénart en une sorte de laboratoire géant que les scientifiques vont <br />
étudier de près. Finalement, ce sont peut-être les promeneurs qui seront <br />
les plus gênés avec l'interdiction de certaines zones (lire ci-dessous).<br />
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FORET DE SENART, HIER APRES-MIDI. Des techniciens de l'ONF et des <br />
spécialistes de la faune et de la flore ont visité la zone incendiée <br />
pour analyser les conséquences du feu. Bon côté des choses, les <br />
flammes ont tué tous les champignons et autres bact (LP/S.T.) <br />
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Sébastien Thomas <br />
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Le Parisien , vendredi 04 août 2006